Toronto (Tkaronto) Le Bureau de l’écran autochtone (BEA), en collaboration avec le Co-creation Studio de l’Open Documentary Lab du MIT, a sélectionné les quatre artistes autochtones de contenus sur écran provenant de différentes régions du Canada qui prendront part au nouvel incubateur immersif sur le campus du MIT, du 23 au 26 avril 2023. La cohorte canadienne sera rejointe par deux conteurs autochtones basés aux États-Unis. Au total, cinq projets seront soutenus.
« Le BEA est ravi de renouveler sa collaboration avec le Co-Creation Studio du MIT. Nous sommes engagés à favoriser l’innovation dans le domaine de la narration, et ce programme spécialisé offre la formation pratique nécessaire pour accélérer trois projets exaltants, » a déclaré Kerry Swanson, Présidente et chef de la direction du BEA. « Cette initiative s’inscrit dans la stratégie du BEA visant à soutenir la prochaine génération de conteurs dans la production de contenus numériques, interactifs et immersifs, » a ajouté Swanson.
Les quatre participants sélectionnés sont Ryan Atimoyoo (Cri, Alberta), Laakkuluk Williamson Bathory (Inuk,Nunavut), Anne Riley (Slavey denée, Colombie-Britannique) et Dre T’uy’t’tatanat Cease Wyss (sḵwx̱wú7mesh/sto:lō/Hawaiian/Swiss, Colombie-Britannique), qui travailleront ensemble sur un seul projet.
Le programme comporte notamment une présentation des méthodes de cocréation, des études de cas approfondies et des projections, ainsi que des ateliers de groupe animés afin de permettre aux participants de développer leurs projets et plans d’action pour leur travail. Les animateurs sont Katerina Cizek (directrice artistique du Co-creation Studio), Amelia Winger-Bearskin (artiste principale) et des invités d’honneur.
« Nous sommes très enthousiastes à l’idée d’accueillir le BEA et tous les artistes sur le campus pour ce rassemblement inédit, centré sur une puissante cohorte autochtone dans le contexte de la cocréation et des technologies émergentes, » a déclaré Katerina Cizek, directrice artistique et cochercheuse principale du Co-creation Studio.
De plus, le BEA accordera une subvention de 20 000 dollars canadiens à chaque participant pour la recherche et le développement de son projet. Les délégués du BEA sont soutenus par le FMC et Patrimoine canadien.
Pour sa part, le Co-creation Studio soutient deux délégués américains, Tiare Ribeaux (Kānaka Maoli) et Chloe Alexandra Thompson (Nation crie de Beaver Lake,New York), grâce au financement du National Endowment for the Arts, du Nia Tero et du Perspective Fund. Le Studio est soutenu par le Centre pour les arts, les sciences et la technologie (CAST) du MIT, la Fondation MacArthur et la Fondation Ford.
Ce partenariat est la seconde itération d’une collaboration continue entre le BEA et le Co-Creation Studio, qui a été inaugurée par un programme de bourse d’un an en 2020.
Biographies
Ryan Atimoyoo (il/lui)
Ryan Atimoyoo est un Cri, Amérindien et double citoyen américain de la réserve de Little Pine. Scénariste et réalisateur primé à l’échelle internationale, il évolue dans la communauté cinématographique de Vancouver. Il a étudié à la Circle in the Square Theater School de New York et est titulaire d’une maîtrise en scénarisation et production cinématographique de l’Université de la Colombie-Britannique. En 2021, il a reçu un diplôme du Pacific Screenwriting Program de Netflix.
Atimoyoo a accumulé de nombreuses récompenses, bourses et projections internationales, allant de la meilleure série web au meilleur film d’animation au New Media Film Festival, en passant par le meilleur scénario d’horreur au Festival international du film du Canada et le prix Gold en Ace du Las Vegas Film Festival. Au cours de sa carrière, il a œuvré à divers projets dans l’industrie, dont Batman V Superman, Fast & The Furious 7, Fear The Walking Dead, The Magicians et plus encore.
En 2021, Atimoyoo a terminé son premier court métrage de science-fiction et de RV intitulé « Chord VR » qui a été projeté au VIFF, et a contribué à la 1re saison de « Grendel » (Netflix) à titre de coordonnateur de scénario sous la direction d’Andrew Dabb. En 2022, il a remporté le concours organisé par Access Reelworld pour rejoindre l’équipe de scénaristes de la 5e saison de la série « Hudson and Rex » (City TV) et a été finaliste du programme de lancement de NBC. En 2023, il a décroché une bourse de 20 000 dollars pour terminer un scénario, et a conclu deux contrats d’achat pour deux autres de ses scénarios. Enfin, il est demi-finaliste du programme d’incubation FOX et a terminé son premier contrat en tant que rédacteur principal de la 2e saison de la série « Skymed » (Paramount +).
Laakkuluk Williamson Bathory (elle/elle)
Laakkuluk Williamson Bathory est une artiste inuk maintes fois primée, qui aborde les thèmes de la sexualité, la puissance intergénérationnelle, la peur, les limites et l’amour, ainsi que la politique culturelle autochtone, la décolonisation, l’activisme social, le changement climatique et la récupération de la langue. Elle a recours à l’uaajeerneq (danse du masque groenlandaise), à la poésie, au théâtre, au cinéma et à la performance dans ses œuvres. Lauréate du Prix Sobey pour les arts (2021), Williamson Bathory a précédemment remporté le Prix autochtone Sinchi (2020), le Prix commémoratif Kenojuak Ashevak (2018) et a été colauréate du Prix Dora Mavor Moore (2018).
Elle collabore souvent avec Jamie Griffiths. Au nombre de leurs œuvres récentes figurent Timiga, Nunalu, Sikulu (2018) pour l’exposition itinérante #CallResponse, ainsi que Silaup Putunga (2019), une installation cinématographique que le Musée des beaux-arts de l’Ontario a acquise pour sa collection permanente. À l’été 2022, elle a cocréé « Contamination Hidden Beneath the Ground », une installation de poèmes visio-soniques immersifs à 360° au musée K21 de Düsseldorf, en Allemagne. En 2019, Williamson Bathory a lancé Ikumagialiit, une performance en quatuor; le Musée des beaux-arts du Canada a d’ailleurs commandé une interprétation en direct de cette œuvre dans le cadre de l’exposition internationale d’art autochtone Abadakone (2019).
Aatooq (2021), un court métrage d’Ikumagialiit, a été projeté au Festival international du film de Nuuk (2021), au Centre national des arts du Canada (2021) et au Festival international du film du Nunavut (2022).
Elle est réalisatrice, scénariste, interprète et productrice exécutive du film de RV Tartupaluk (prototype), lequel a récemment été sélectionné par le Berlinale Forum Expanded (2023) et le Festival international du film documentaire d’Amsterdam (2022). De plus, elle est réalisatrice et coscénariste de Qaumma, une pièce qui a été lancée au Festival TransAmérique de Montréal en 2022.
Anne Riley (elle/iels)
Anne Riley est une artiste multidisciplinaire autochtone queer qui vit en tant qu’invitée slavey dénée/allemande de la Première Nation de Fort Nelson sur les territoires non cédés des Nations Musqueam, Squamish et Tsleil-Waututh. Son travail explore l’être et le devenir, le toucher et l’indigénéité sous différentes formes. De 2018 à 2020, Riley a collaboré avec T’uy’tanat Cease Wyss sur « A Constellation of Remediation », un projet d’art public commandé par la ville de Vancouver qui consistait à aménager des jardins de restauration de plantes indigènes à travers la ville. Elle mène actuellement des recherches sur les modes d’existence et de connaissance des Dénés dans le cadre du programme de certificat de recherche sur la terre de Dechinta.
Dre T’uy’t’tanat Cease Wyss (elle/iels)
Dre T’uy’t’tanat Cease Wyss est une artiste interdisciplinaire d’origine sḵwx̱wú7mesh/sto:lō/hawaïenne/suisse qui associe les médias numériques, l’écriture, la performance et la restauration de la terre dans sa pratique multidisciplinaire des arts. Artiste publique et engagée dans la communauté, elle est aussi artiste et créatrice de l’autochtofuturisme, artiste de la terre et conceptrice en ethnobotanique et permaculture.
L’ensemble de son œuvre s’étend sur plus de 30 ans et porte essentiellement sur la durabilité, les techniques de permaculture et les éléments culturels des Salish de la côte, en plus d’aborder les thèmes de l’ethnobotanique, de la renaissance des langues autochtones, du tissage des Salish et de la technologie des médias numériques.
En 2022, Cease Wyss a reçu un doctorat honorifique de l’ECUAD et a aussi obtenu une résidence de trois ans dans un espace ouvert du parc Stanley, situé sur le territoire des Premières Nations des SMT [Squamish, Musqueam et Tsleil-Waututh; à savoir Skwxwú7mesh, xʷməθkʷəy̓əm, et səl̓ílwətaʔɬ Lands & WatersSkwxwú7mesh Ux̱imix̱w »]. Elle compte insuffler tous les éléments de sa pratique diversifiée dans ce temps consacré à la reconnexion avec ses ancêtres dont les esprits font toujours partie de cette forêt et de ce littoral.
Chloé Alexandra Thompson (elle/elle)
Thompson est une artiste interdisciplinaire et conceptrice sonore canadienne d’origine crie, actuellement basée à New York. Elle aborde le son comme un mode de connexion – embrassant l’agence kinesthésique du son pour composer des exploits abstraits d’enregistrement et de synthèse audio spatialisés. Son travail fait appel à des tactiques de minimalisme matériel pour créer des installations adaptées au lieu, lesquelles façonnent des expériences bourdonnantes et maximalistes à partir de l’espace et du son.
S’appuyant principalement sur des enregistrements audio multicanaux ou des réseaux d’enceintes à haute densité, le travail de Thompson a notamment été présenté par CTM Berlin et Hellerau (DE) ; Beyond the Frame at MUTEK Tokyo (Japon) ; MUTEK Montréal (2019 et 2022), Send + Receive Festival at Quiet City (Canada) ; British Council Arts et Somerset House pour Amplify DIA, Arebyte et Hervisions (Royaume-Uni) ; Performance Space New York, Basilica Hudson, Pioneer Works at Qubit (New York) ; On the Boards at Wayward Concert Series (Washington) ; Portland Institute for Contemporary Art, Northwest Film Center, Disjecta at Yale Union (OR).
Actuellement membre d’ONX Studio (Onassis Foundation), Thompson a participé à de nombreuses résidences, notamment à Pioneer Works (NY), à HERVISIONS x Arebyte AOS (Royaume-Uni) et à Amplify, en collaboration avec Somerset House et MUTEK (Royaume-Uni). Elle a reçu un financement du Conseil des Arts du Canada pour son travail sur l’IA en collaboration avec le Metacreation Lab de l’Université Simon Fraser. Plus récemment, Thompson s’est associée à Matthew Edwards pour créer une œuvre de réalité virtuelle qui s’inscrit dans la collection immersive inaugurale de MUTEK et qui est distribuée par Astrea Immersive.
Tiare Ribeaux (Kānaka Maoli) (elle/iels)
Tiare Ribeaux est une cinéaste, une auteure et une artiste Kānaka Maoli. Ses films bouleversent les méthodes conventionnelles de narration en utilisant des explorations réalistes magiques de la spiritualité, du travail et de l’environnement pour critiquer les déséquilibres sociaux et écologiques.
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À propos du Bureau de l’écran autochtone
Le Bureau de l’écran autochtone (BEA) est un organisme national indépendant de financement et de défense au service des créateurs de contenu sur écran des Premières Nations, Inuit et Métis au Canada. La mission du BEA consiste à promouvoir et à soutenir la souveraineté narrative des peuples autochtones en augmentant leur représentation et leur participation dans l’industrie de la production de contenu sur écran.
À propos du Co-Creation Studio de l’Open Documentary Lab du MIT
Fondé en 2016, le Co-Creation Studio est une initiative de l’Open Documentary Lab du MIT. Le studio recherche et incube la création collective, à travers une constellation de méthodes médiatiques. Pour nous, la co-création peut se produire au sein des communautés, entre les disciplines et avec des systèmes non humains tels que l’intelligence artificielle, comme le souligne notre livre Collective Wisdom: Co-Creation Media for Equity and Justice. Notre travail s’inscrit dans le cadre de l’Open Documentary Lab du MIT, où nous réunissons des conteurs, des technologues et des universitaires pour explorer de nouvelles formes documentaires qui mettent l’accent sur la narration collaborative et immersive. Le laboratoire est un centre de recherche documentaire proposant des cours, des ateliers, un programme de mentorat, des exposés publics et des conférences; incubateur de projets expérimentaux, il met également au point des ressources et des discours critiques. Les projets couvés dans notre laboratoire ont été dévoilés aux festivals de Sundance, Venise et Tribeca, et ont remporté des prix Emmys, Webbys et Ars Electronica, ainsi que de nombreux autres prix internationaux. À l’instar des initiatives du MIT en matière de didacticiels et de logiciels ouverts, l’Open Documentary Lab est inclusif, collaboratif et engagé à partager les connaissances, les réseaux et les outils.