Conteurs du BEA
Jordan Waunch
Le Bureau de l’écran autochtone célèbre les cinéastes, producteurs, scénaristes et réalisateurs autochtones dans cette série. La série Conteurs du BEA vous permettra d’en savoir plus sur les artistes qui ont bénéficié d’un financement du BEA.
Biographie
Jordan Waunch est un artiste, producteur et créateur de contenu métis basé à Vancouver. Jordan est diplômé du programme de production télévisuelle et vidéo du BCIT et du programme d’interprétation pour la scène et l’écran de l’Université Capilano.
Jordan a obtenu un financement dans le cadre du programme de financement de stages de formation et de mentorat culturel soutenu par Netflix.
Interview with Jordan
BEA : Décrivez votre projet
Jordan: Cette série limitée de six épisodes intitulée S Shadow of the Rougarou est une série à suspense surnaturel énergique et captivant qui fait appel à des éléments d’horreur et à la mythologie traditionnelle métisse pour raconter l’histoire de Sâkowêw, une trappeuse de fourrures métisse et crie qui se dirige vers l’ouest et qui est rappelée chez elle afin de rallier des recrues pour la Résistance du Nord-Ouest de 1885. Prise en embuscade dans les montagnes Rocheuses par un groupe hostile de chasseurs de loups américains et traquée par un mal ancien au fond des bois, cette jeune femme métisse doit découvrir la vérité sur son passé si elle veut retourner vivante dans son village.
Situé dans le paysage en évolution de la traite de fourrures au XIXe siècle, le premier volet de Shadow of the Rougarou explore l’envoûtante légende métisse du loup Rougarou sur fond de réalités historiques. Notre héroïne, Sâkowêw, doit affronter la rudesse des montagnes, les hostilités du colonialisme et la quête de son chez-soi, tout cela dans l’ombre grandissante de ses peurs les plus sombres.
BEA : Pourquoi était-il important pour vous de recevoir un financement du BEA ?
Jordan: Le soutien du Bureau de l’écran autochtone et de Netflix dans le cadre du programme de financement de mentorat culturel a joué un rôle essentiel dans le développement et le succès de cette série limitée. Le projet, bien que fictif, a été inspiré et influencé par des histoires traditionnelles, des événements historiques, la culture et la langue des Métis. Il était très important pour moi et mon équipe de respecter cela et d’aborder l’histoire et la langue avec respect et selon les protocoles appropriés. Pour ce faire, il était essentiel que je travaille en étroite collaboration avec les Aînés et les Gardiens du savoir de ma communauté à l’élaboration du scénario, à l’intégration de plusieurs langues dans le projet et à la manière de partager au mieux les histoires communautaires.
Adopter cette approche communautaire pour développer une histoire n’est pas la norme ni toujours facile hors des cercles autochtones. Dans la structure coloniale de l’industrie cinématographique occidentale, faire autant d’efforts pour travailler avec des Aînés et les intégrer dans le processus de réalisation se heurte souvent à des réactions négatives ou à la confusion, et il n’y a traditionnellement que peu ou pas de soutien pour les projets qui veulent sortir de cette sphère d’influence coloniale. Ce programme de mentorat offert par le BEA et Netflix aux cinéastes autochtones émergents comme moi rend ce type de travail possible et crée un espace sûr pour que nos histoires s’épanouissent et se développent.
ISO: Quel est l’un de vos meilleurs souvenirs de ce projet ?
Jordan: L’un de mes meilleurs souvenirs de cette expérience a été de voir les langues autochtones prendre vie sur le plateau de tournage. Les acteurs étaient extraordinaires et ont fait un travail incroyable. Nos six épisodes mettent en scène le michif du Nord, le cri des plaines et une ancienne langue de commerce de la côte ouest, le jargon chinook (ou wawa). Ce fut une expérience très marquante de voir nos Aînés enseigner les dialectes aux acteurs et de voir le dialogue en action pendant le tournage.
ISO: Quelle est la meilleure pratique que vous pouvez partager et que vous avez apprise grâce à ce projet ?
Jordan: La meilleure pratique que j’ai apprise au cours de ce parcours est qu’il est impossible de réaliser un projet de cette nature sans communauté. Chaque rôle est essentiel et votre équipe doit être respectée et écoutée. Les acteurs et l’équipe de tournage étaient extraordinaires et je suis très reconnaissant à tous les gens de cœur qui ont rendu cette émission possible. Honnêtement, mener à bien un projet de groupe, qu’il s’agisse d’une émission de télévision, d’un jeu vidéo ou d’un documentaire, relève du miracle. Cela exige un engagement et un travail d’équipe considérables, et le fait d’y parvenir est une célébration en soi.
ISO:Si votre film ou votre projet est achevé, où les gens peuvent-ils le voir ?
Jordan: APTN a soutenu ce projet et diffusera Shadow Of The Rougarou en avant-première sur son service de diffusion, lumi, au printemps 2022. En attendant, les gens qui s’intéressent à l’émission peuvent regarder des aperçus et des photos sur notre Instagram : @shadowoftherougarou.
ISO: Que voulez-vous que nous sachions d’autre ?
Jordan: Ce projet a été réalisé avec le soutien et les conseils des Aînés : Stella Johnson, Bruce Dumont, Don Campbell, Ray G. Thunderchild, et Theodore Starr ; ainsi que les Gardiens du savoir Lisa Shepherd et David Robertson.
La composition de l’émission a été réalisée par la talentueuse équipe de Nagamo et chaque épisode mettra en vedette un éventail de talentueux musiciens autochtones. Ce projet met en vedette les talentueux : Morgan Holmstrom, Cody Kearsley, Georgina Lightning, Theodore Starr, Isabel Deroy-Olsen, Wesley Salter, Grant Vlahovic, Leo Chiang, Sebastian Kroon, Cole Vandale, et Taylor Kinequon.